Zlatopramen, une bière blonde classique qui a eut son heure de gloire

Bière tchèque

 

Zlatopramen

Zlatopramen, la bière de l’empereur

Troisième marque du groupe Heineken en République tchèque, Zlatopramen a connu son âge d’or au début du XXe siècle.

L’activité brassicole à Ústí jusqu’à la Révolution industrielle

Zlatopramen en tant que marque est de création récente puisqu’elle remonte à 1967. Mais elle est de fait beaucoup plus ancienne puisque tout commence en 1249, date à laquelle le roi Václav Ier accorda le droit de brasser la bière à la ville d’Ústí, où se situe la brasserie.
La première mention écrite de la brasserie remonte à 1510, date mentionnée sur un contrat passé entre le propriétaire terrien d’origine aristocratique Wofhart Planknert de Královec et la ville d’Ústí pour la vente de bière produite par le village de Krásné Březno qui jouxte Ústí. La brasserie est donc bien plus ancienne que l’année (1642) mentionnée sur l’étiquette des bières Zlatopramen le laisse penser.
150 ans plus tard, en 1666, c’est près de soixante maisons d’Usti qui sont autorisées à brasser de la bière (en général pour leur consommation domestique).

L’émergence d’une grande bière au sein de l’empire austro-hongrois

En 1865, l’entrepreneur Viktor Russ racheta le comté de Krásné Březno. Il abandonna l’ancienne brasserie pour en construire une nouvelle. La concurrence était toutefois encore très vive à cette époque puisque près de 14 brasseries étaient en activité à Usti et ses environs. Viktor Russ dût céder sa brasserie à l’entrepreneur viennois E. Frischke en 1875 ; ce dernier ne put éviter la banqueroute en 1876.
En 1888, les actifs étaient cédés à la brasserie allemande Bockbrauerei Berlin qui ne conserva que la malterie. La Compagnie de brassage Burguess fit l’acquisition de l’affaire en 1893 via un consortium de 84 associés réunis pour l’occasion dans une société par actions. C’est le début d’une période faste.
En 1900, la brasserie exportait en Europe, en Amérique et même en Afrique avec comme slogan commercial « la meilleure bière pils de Bohême ». A l’époque elle était la troisième plus grande brasserie exportatrice des Etats de la Couronne tchèque.
En 1901, la brasserie fut visitée par l’empereur François Joseph II lui-même et en 1903, elle fut autorisée à utiliser l’aigle et le sceau impérial sur ses bouteilles. En 1906, le roi anglais Edouard VII durant son séjour à Marienbad ne consomma que la « Kaiser Bier » d’Ústí.

La création de Zlatopramen en tant que marque

En 1938, suite aux accords de Munich, la brasserie fut rebaptisée « Sudetenbräu AG ». Nationalisée après la 2ème Guerre Mondiale, la brasserie comme ses consœurs fut transformée en société d’Etat, « Krusnohorske pivovary ». Rebaptisée « Ustecke pivovary » (brasseries d’Usti) en 1953, la brasserie déposa la marque « Zlatopramen » pour la protéger en 1967. Le nom avait été choisi suite à un sondage auprès des consommateurs. Le nom « Zlatopramen » avait été proposé par Miloš Krčmařík, un fabricant de malt des environs. En français, cela veut dire source d’or (zlato, or ; pramen, source).
Privatisée au sein de la société Drinks Union en 1992, elle fait désormais partie du groupe Heineken dont elle est la troisième marque avec Starobrno et Krusovice, et ce depuis 2008 date de son rachat. Elle est également brassée et vendue en Russie.

Dégustation de bières

Appréciation de la Zlatopramen

Commentaire de la Rédaction sur la Zlatopramen classique à 11°: goût un peu atypique de céréales. In fine assez neutre et facile à boire avec un côté déconcertant.

Appréciation d’Evan Rail sur la Zlatopramen 11°: « Une bière dorée au solide goût de malt et à la saveur de houblon équilibrée à qui il manque la stature d’une 12°. » Note: 4/5

Commentaire de Bières du Monde pour la même bière: « Il s’agit d’une pilsener suave, maltée, au corps de structure moyenne, bien équilibrée, sans excès de houblon. Elle produit une mousse abondante et bulleuse. Son arôme est légèrement piquant, mais cette âcreté disparait rapidement pour laisser place à un goût très satisfaisant. »

Zlatopramen en Russie

Zlatopramen est arrivé en Russie dans les bagages du brasseur turc Efes qui cherchait à occuper le marché des bières tchèques vendues dans ce pays. A l’époque, on trouvait également brassées sous licence, pilsner urquell, Staropramen et Velkopopovicky Kozel. Brasser la bière en Russie est en effet la seule manière d’aborder ce marché du fait de frais de douanes élevés à l’importation. A priori, si Zlatopramen est aujourd’hui toujours disponible en Russie, Heineken en a repris le contrôle car la marque n’apparait pas dans le portefeuille de bières vendues par Efes en Russie.